Musée de l’Histoire Vivante
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Du 5 octobre 2019 au 26 janvier 2020

Le camp d’internement des tourelles 1940-1944

INAUGURATION LE 5 OCTOBRE 2019 à 17H30

L’exposition s’appuie sur les recherches de Louis POULHÈS dont l’ouvrage « Un camp d’internement en plein Paris. Les Tourelles 1940-1945 » vient de paraître aux Éditions Atlande.

Elle est centrée sur la collection conservée par le musée de trente dessins du peintre Henri Desbarbieux (1888-1981), enrichie de prêts de documents des archives de la préfecture de police, des archives nationales, du Musée de la Résistance nationale de Champigny pour rappeler l’histoire de ce camp d’internement, le seul implanté dans Paris durant toute la période de l’Occupation.

Inaugurée en 1881, la caserne des Tourelles - bâtie à la porte des Lilas sur le côté intérieur du boulevard Mortier - suit le plan type adopté pour les 150 établissements édifiés dans toute la France sous la IIIe République afin d’y loger les soldats du nouveau service militaire obligatoire. La caserne est alors composée de trois bâtiments principaux de quatre niveaux autour d’une cour centrale, avec deux petits pavillons d’entrée et des bâtiments annexes en pourtour.
Sans utilisation militaire après le départ de la troupe pour le front en mai 1940, l’établissement est rendu au ministère de la Défense à la fin de 1945. Il y implante le service de renseignement extérieur français, intitulé Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), renommé Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) en1982. Celle-ci en occupe toujours les locaux, s’étendant en outre depuis la fin des années 1990 à la caserne construite en 1933 sur l’autre côté du boulevard (dite caserne Mortier). Le lieu sert de cadre à la série télévisée Le bureau des Légendes créée par Éric Rochant en 2015 mais qui n’y a évidemment pas été tournée.
Entre 1940 et 1945, la caserne connait un destin singulier. Elle sert d’abord de lieu d’accueil pour les réfugiés qui fuient l’avance allemande en mai-juin 1940 et à partir de juillet 1940, elle accueille des étrangers normalement non- autorisés à séjourner dans le département de la Seine mais qui ne peuvent le quitter en raison des circonstances. Environ 1500 hommes, femmes et enfants y ont été hébergés à ce titre jusqu’en juillet 1941.
À partir de la fin octobre 1940, un camp d’internement y est ouvert par la Préfecture de police, le ravitaillement assuré par la Préfecture de la Seine et la garde armée effectuée exclusivement par la Gendarmerie française. L’internement administratif est un enfermement décidé par la police sans intervention d’un juge, sans infraction commise et généralement sans limite de temps. Il vise les étrangers « indésirables », les communistes et les repris de justice, à partir de la fin de la IIIe République. Il est élargi sous Vichy aux Juifs étrangers puis français, aux contrevenants à la réglementation économique, aux réfractaires au Service du Travail Obligatoire et potentiellement à tout le monde.
Le camp n’occupe dans la caserne que le bâtiment central ouest et le bâtiment sud à gauche de l’entrée. Le bâtiment nord à droite de l’entrée sert de bureau de placement allemand jusque fin 1941, puis est affecté au Service des œuvres pour les prisonniers de guerre français en Allemagne.
Le camp est d’abord ouvert pour interner des hommes étrangers déclarés « indésirables », dont des Juifs. Il interne ensuite des communistes (hommes) à partir de juillet 1941 et des femmes à partir de septembre 1941. Le 13 août 1942, les deux tiers des internés étant transférés, le camp se replie sur un seul bâtiment, celui du sud. À partir d’octobre 1942, le bâtiment central devient une annexe de la prison de Fresnes puis de la Santé. Trois institutions différentes cohabitent dès lors sur le site.
Après la libération du camp le 19 août 1944, plusieurs milliers de personnes sont internées, collaborateurs, Allemands ou proches d’eux, jusqu’à la fin de 1945.



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