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17 janvier > 31 décembre 2015
Le musée de l’Histoire vivante proposait, du 17 janvier au 31 décembre 2015, une exposition à partir de l’ouvrage éponyme de Juliette Rennes : Femmes en métiers d’hommes.
Rendre visibles les « pionnières » qui accèdent à des activités alors réservées aux hommes est une préoccupation centrale des féministes des années 1900 : contre le discours sur l’infériorité naturelle des femmes, les portraits d’étudiantes, d’avocates, de doctoresses, d’ingénieures, de cochères, de charpentières ou de sportives que diffusaient journaux et associations féministes visaient à montrer ce dont les femmes sont capables.
Cette démonstration se heurtait cependant aux caricatures, largement diffusées, de ces « femmes en métiers d’hommes ». Dans la presse satirique, les cartes postales, les comédies de Boulevard, les premiers films muets ou les chansons de café-concert, on entend des doctoresses prescrire des remèdes fantaisistes, on voit des cochères multiplier les accidents, des avocates en escarpins, robes noires moulantes, décolletées et larges sourires, peu crédibles dans les fonctions qu’elles sont censées incarner. De nombreux récits et images annoncent l’avènement d’un monde inquiétant où les « femmes de l’avenir » marins, députés ou pompiers prendront le pouvoir, obligeant leurs maris à rester à la maison.
Entre l’héroïsation féministe et le discrédit antiféministe, figure également une multiplicité de représentations et de jugements ambivalents. A Paris, badauds et photographes attroupés autour des premières colleuses d’affiches, tout comme les expéditeurs des cartes postales où elles apparaissent, expriment d’abord surprise et incrédulité. Sujet de controverse, les « femmes en métiers d’hommes » se muent alors en objet de spectacle, souvent à leur corps défendant, telles, en 1907, ces huit cochères parisiennes amenées à rejouer les scènes ordinaires de leur journée de travail pour plusieurs centaines de reportages.
L’exposition vise à révéler la diversité de ces archives écrites, visuelles et sonores, des trajectoires de pionnières et des regards portés sur elles. Il s’agissait d’éviter deux écueils : étouffer cette diversité sous le grand rire de la satire, fût-il dominant à l’époque, ou céder à l’héroïsation de quelques femmes d’exception en occultant la dimension collective des combats féministes dont elles ont bénéficié. En somme, il fallait restituer l’épaisseur historique de ces images et de ces débats sur les transformations des rapports entre les sexes. Par certains aspects, ces archives d’un imaginaire auront pour le visiteur la saveur archaïque d’un passé bel et bien révolu. Par d’autres, elles résonneront peut-être avec des craintes contemporaines sur le brouillage des rôles de genre, qui perdraient alors l’éclat tranchant de leur apparente nouveauté.
Juliette Rennes
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